Comment pouvoir expliquer notre simple relation ? Nous sommes employés dans le même café et nous avons les mêmes horaires, ça nous permet donc d'être les personnes les plus proches en journée. Notre pause-déjeuner, nous préférons la passer dans l'entrepôt derrière la mini kitchenette que nous pouvons utiliser pour réchauffer nos repas. Ce qui est bien, c'est que nous pouvons parler de tout et de rien sans être obligés d'en raconter trop sur nos vies intimes, sur notre passé et notre présent. On rigole beaucoup même si, comme dans toute amitié, il y a parfois des clashs. Seulement, il ne nous faut qu'un texto, qu'un petit message déposé dans notre casier de serveur pour nous faire sourire et oublier le malentendu. C'est dommage que ce n'est qu'à mi-temps que je travaille dans cet endroit, car passer plus de temps avec toi ne me dérangerait pas le moindre du monde. Je me sentirais peut-être moins seule aussi.

Depuis que je suis seule, je suis entêtée, je n'en fais qu'à ma tête et mon côté désobéissant n'a fait que de s'accroître. Je suis une adolescente sans parents, je vis grâce à mon intuition et je prends des risques. Seulement, il n'y a que toi qui puisses m'arrêter lorsque tu penses que je fais n'importe quoi. Tu es celui qui m'as pris sous son aile. Tu n'es pas au courant de tout bien sûr. Tu ne sais pas que j'ai seize ans en réalité, j'ai dix-neuf ans à tes yeux, mais étant plus vieux, tu me considères comme ta petite soeur. Nous nous sommes rencontrés alors que je volais dans une petite épicerie pour me nourrir, je n'avais pas alors de boulots à l'époque et j'avais horriblement faim. C'était au tout début. J'allais être amenée par la police et Dieu seulement sait ce qui me serait arrivé si tu n'étais pas intervenu. Maintenant je te considère comme mon Sauveur avec un grand "S". Tu es un bon ami et tu passes souvent me rendre visite. Je t'apprécie beaucoup, peut-être un peu trop au fil des mois qui passent. Seulement je te cache encore une chose, et pas des moindres : j'ai laissé mourir mes parents.

Je t'ai rencontré un mauvais jour. J'avais pleuré toute la nuit et je devais enchaîner un long service dans un café/bar. J'avais les yeux presque endormis, et des cernes se laissaient entrevoir en dessous de ma paupière inférieure. Quand je t'ai servi ton café, tu m'as regardé et tu m'as attrapé la main, ce qui me fit d'ailleurs avoir une réaction assez brutale. J'ai fait un pas en arrière en enlevant rapidement ma main de la tienne et j'ai bousculé un client qui repartait avec un café à emporter. Il repartit mécontent sa chemise recolorée à la couleur de sa commande et moi je fus horriblement gênée. Je me sentis maladroite mais toi, tu t'es mis à rire. Cette réaction me fit rire par la suite et tu m'as demandé quand mon service se terminait sans que je sache vraiment pourquoi. Nous sommes allés dîner et nous avons beaucoup souri. Une connaissance bien sympathique à rencontrer. Je suis toujours ravie de te retrouver. Mais j'ai certains doutes car au fond, je sais peut-être la raison qui t'a poussé cette fois-là à être gentil(le) avec moi, mais je ne veux pas me l'avouer, seulement d'une façon assez étrange je suis presque sûre que tu sais de quelle façon mes parents sont morts et que je ne suis qu'une adolescente de seize ans qui essaye de survivre dans un monde qu'elle croit taré.

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Je me rappelle très bien la première fois que je t'ai vu. C'était dans la rue alors que je distribuais des tracts pour une entreprise qui se mettait dans l'humanitaire et qui demandait aux citoyens de se mobiliser pour les aider à rendre des personnes mourantes dans les rues heureuses en leur offrant un doux foyer. J'étais fière de participer à cette cause, très fière. Je n'étais pas beaucoup payée, mais l'argent m'était égal cette fois-ci car j'avais l'impression de me pardonner moi-même de mon secret. Seulement lorsque tu pris le tract et que nos mains se touchèrent, je sentis que tu étais glacé malgré la rapidité de ton geste. Je relevai vite les yeux vers toi pour inscrire ton visage dans ma mémoire. Tu étais l'un d'entre eux, c'était sûr. Mais pourquoi tu te promenais dans notre zone ? Pourquoi tu semblais être aussi vivant que moi ? J'avais encore du mal à faire la différence entre Zombies et Possédés car, pour moi, vous êtiez tous pareils : des Cannibales. C'est alors qu'à chaque fois que nous nous rencontrons, je t'adresse la parole, mais au fond de moi, je n'ai qu'une envie : faire resurgir ton côté bestial pour pouvoir t'éliminer sans regret.

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Il y a quelques mois, nous nous sommes rencontrés la première fois après mon emploi en tant que serveuse. Tu m'as paru bien sympathique mais je ne savais pas vraiment pourquoi tu voulais me parler et faire un bout de chemin avec moi. Après une hésitation assez longue, je me suis rendue compte que tu n'étais pas si dangereux que ça. Tu m'as laissé en bas de mon appartement et tu t'en es allé. La deuxième fois ne fût pas vraiment une des meilleures façons de se retrouver. Entourés de possédés, tu avais deux revolvers, j'avais mes deux dagues et, apparemment, tu avais un certain don qui me laissa stupéfaite, tellement stupéfaite que j'en ai perdu ma garde et, de ta rapidité, tu m'as sûrement sauvé la vie. Je t'en suis reconnaissante certes, mais là vient le problème : tu veux me "recruter" parmi les tiens.  Je n'ai pas une envie de tuer. Je n'ai pas envie d'aider mon prochain. J'ai simplement l'envie de me venger à ma manière : on m'attaque, j'attaque. Et surtout, retrouver mes parents dans les lieux abandonnés. Alors nous deux, ça vient, ça va. L'amour, la guerre. On sait parfaitement faire les deux dans notre relation.

Nous nous sommes rencontrés dans notre travail respectif. Tu m'as guidé dans les premiers pas de serveuse et je t'en suis reconnaissante parce que, grâce à toi, j'ai été choisie pour intégrer l'équipe en tant que serveuse à temps partiel pour remplacer la précédente qui ne faisait pas son boulot correctement. Nous nous entendons bien dans l'ensemble mais ce n'est pas pour ça que je te considère comme un ami exemplaire. Au contraire, tu parles trop parfois et tu poses des questions assez indiscrètes sur ma vie. Je n'ai aucunement l'envie de me faire passer pour une menteuse, j'essaie de taire les coins les plus sombres de ma mémoire et te sourire pour échapper à l'interrogatoire. Parfois ça fonctionne, parfois tu insistes. Tu es lourd comme collègue mais j'apprécie bien ta présence quand il n'y a rien à faire.

Tu m'as suivie dans une zone abandonnée de la ville alors que je cherchais mes parents. J'étais dans le vieil hôpital où j'ai entendu dire qu'il y avait du mouvement. Il paraît que c'est ici qu'on trouve les Possédés car, forcément, le sérum ne peut pas être donné à tous ceux qui meurent à l'instant T. Certains se réveillent avant que l'injection puisse être faite. Je suis sûre et certaine que je peux retrouver mes parents, ça tombe, ils ne sont pas morts et nous pourrions repartir sans problème tous ensemble. Bref, tu m'as sauvé la vie dans cet endroit. Tu m'as aidé à en sortir, de force certes, parce que je ne voulais pas t'obéir, puis tu t'es présenté en tant que Frat'boys. Je n'ai eu aucune envie de continuer à parler avec toi jusqu'à ce que tu m'offres l'opportunité d'avoir des cours particuliers pour utiliser des armes. Tu me promis de me former à me protéger contre les cannibales qui me voudraient du mal. Depuis, même si tu n'es pas un ami pour moi, je viens quand même te rendre visite dans le seul but de retrouver mes parents. Je te suis même parfois dans tes envies de massacres, mais nous sommes bien d'accords que le principal de ces sorties noires c'est de retrouver ma famille.

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